Dans cet article, nous allons revenir sur un film du début des années 2000 mettant en scène un blondinet américain adepte de runs sauvages nocturnes au volant de sa japonaise boostée. Quoi ? Encore un article réchauffé sur Fast and Furious ? Ce serait bien mal nous connaître…
Si vous avez certainement toutes et tous vu le fameux blockbuster américano-allemand porté notamment par Paul Walker et Vin Diesel, peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de The Last Race. Sorti en janvier 2002, soit quelques mois après Fast and Furious, ce court-métrage réalisé par Alex Ranarivelo, un Français débarqué aux Etats-Unis à l’âge de six ans, a pourtant su marquer lui aussi les esprits de fans de véhicules tunés en dépit d’un budget limité. Projet de thèse de ce Californien d’adoption, à l’époque où il étudiait le cinéma à l’Art Center College of Design de Pasadena, The Last Race est son premier film en tant que réalisateur. On lui doit depuis d’autres productions, dont certaines à nouveau en lien avec les sports mécaniques, comme Born to Race, Dirt ou dernièrement Ride. Un engouement pour ce thème qui ne tient rien du hasard, comme nous le verrons par la suite.

Drogue dure ?
Les films qui tournent autour du street racing se démarquent rarement par leur scénario, et The Last Race n’est pas une exception. Il faut d’ailleurs reconnaître que sa courte durée (22 minutes) ne facilite en rien le développement d’une histoire très originale. Incarné par Stephen Sullivan (que l’on retrouvera plus tard dans les séries Mad Men, Vinyl ou Esprits criminels : Unité sans frontières), Rob Krueger est un accro aux runs illégaux en “sevrage” suite à une arrestation compliquée. Alors qu’il passe une dernière soirée en compagnie de sa copine Shannon avant qu’elle ne quitte Los Angeles pour ses études, il est soudain appelé par son acolyte Paul qui le prévient qu’un certain Arman, figure du milieu, vient de faire mordre la poussière aux habitués avec sa Ford Mustang fraîchement upgradée. D’abord réticent à l’idée de s’y rendre, Rob finit par accepter l’invitation, rapidement accueilli par une vieille connaissance au coup de poing facile. Ceci sera le prétexte à une première course où il devra prouver la valeur de son Acura Integra turbo avant l’inévitable duel contre l’américaine survoltée.
Mécanique bien huilée
Rythmé du début à la fin, le film se révèle agréable à suivre, emmené par des scènes d’action à haute vitesse plutôt réussies. Même près de 20 ans après, on prend plaisir à regarder ces courses crédibles, efficacement mises en scène sans abondance d’effets spéciaux. Il faut dire que Ranarivelo, loin d’être un opportuniste, s’est inspiré de sa propre expérience de street racer pour tourner son court-métrage et lui apporter une réelle légitimité. Tous les ingrédients sont là, des capots ouverts autour desquels s’attroupent les badauds, énumérant en connaisseurs avérés les pièces perf’ décelées dans les baies moteur, aux fameuses bagarres qui éclatent sur les parkings pour d’obscurs motifs, en passant par les redoutées berlines aux gyrophares qui menacent de mettre fin à la fête prématurément, sans oublier bien sûr les propositions de défis que n’importe quel “ricer” patenté ne peut refuser, une fois provoqué avec la manière.
Plaisir coupable
Soyons clairs, The Last Race n’est pas un grand film. Il sert en tout cas admirablement le propos du réalisateur et permet aujourd’hui de se replonger dans cette ambiance particulière qui caractérisait la scène import américaine du début du XXIe siècle. Du temps où des chiffres comme 400 ch ou 13 s au quarter mile suffisaient à faire de vous une vedette locale et où pullulaient ces gros compte-tours déportés façon réveille-matins et autres feux “Lexus”, naturellement présents à l’écran. Mention spéciale aussi au très reconnaissable “pshhhit” du protoxyde d’azote, toujours accompagné d’un rictus dédaigneux et d’un regard défiant de la part du concurrent fièrement équipé. Reste que ce film confidentiel est pour nombre d’amoureux de tuning une œuvre culte qui a inspiré pas mal de jeunes à son époque, participant encore à populariser la customisation sur base japonaise. Alors si vous voulez retrouver le frisson coupable d’un départ arrêté au pied d’un feu tricolore, calez-vous devant ce court-métrage sympathique (toujours disponible sur la chaîne YouTube du réalisateur) qui ne manquera pas d’émouvoir les plus nostalgiques d’entre vous.
Crédits photos : imdb.com – captures d’écran YouTube